Les autistes doivent-ils nous écouter, ou devons-nous les entendre ?
Sur l’illustration de couverture (travail réalisé par une pensionnaire du Centre de Nonette) :
Artiste et crayon : duo sonore
C’est une activité quotidienne de cinq heures environ : l’artiste trace de minuscules traits, de millimètre en millimètre, sur lesquels il repasse son crayon, cela fait des grands tracés. Ce qui est important, c’est surtout le petit bruit de frottement qui accompagne ces millions de petits allers et retours du crayon ou du feutre à mine dure. Car mine de rien, le trait est très appuyé et il faut adopter un matériel solide.
La répétition des traits les uns sur les autres aboutit souvent au presque trou. Mais sans jamais atteindre le trou. Que ce soit sur une feuille à dessin, sur du tissu en soie, sur des toiles à pastel aux fibres épaisses ou sur des feuilles simples. Mystère !
Cet étrange dessin a nécessité environ deux mois de travail. Pendant que l’artiste écrit, on entend la sonorité de l’écriture et une variation infinie de sons, de soupirs, de respirations, de petits cris, de bruits de déglutition et de pouffements de rire.
Danièle Rouillon