Alexandre Grothendieck :
Promenade à travers une œuvre ou L’enfant et la Mère
Janvier 1986
[Le début du texte] : “Quand j´étais gosse, j’aimais bien aller à l´école. On avait le même maître pour nous enseigner à lire et à écrire, le calcul, le chant (il jouait d’un petit violon pour nous accompagner), ou les hommes préhistoriques et la découverte du feu. Je ne me rappelle pas qu’on se soit jamais ennuyé à l’école, à ce moment. Il y avait la magie des nombres, et celle des mots, des signes et des sons. Celle de la rime aussi, dans les chansons ou dans les petits poèmes. Il semblait y avoir dans la rime un mystère au delà des mots (…)”
[Et la fin] : (…) “Cette ‘propension’, ou cette attitude intérieure, n’est pas le privilège d’une maturité, mais bien celui de l’enfance. C’est un don reçu en naissant, en même temps que la vie — un don humble et redoutable. Un don souvent enfoui profond, que certains ont su conserver tant soit peu, ou retrouver peut-être. . .
On peut l’appeler aussi le don de solitude.”
Récoltes et semailles, tel Gallimard, 2022