Michel Carrade, Huile sur toile, 1964
Conférence du 9 janvier 2010
Quand peut-on et doit-on interpréter ?* Cela pose la question des possibilités de l’interprétation, et de sa nécessité. Y a-t-il des conditions « situationnelles », pour parler de façon générale, à l’interprétation, et quelle en est la nécessité, puisqu’il faut interpréter ?
Devoir interpréter est une indication de Lacan dans un texte qui est paru en post-face du premier séminaire que J.-A. Miller a établi, le Séminaire XI, où Lacan parle du « devoir d’interpréter » et définit l’interprétation comme lecture de ce qui est dit.
Ce devoir consiste donc à transformer en un texte un propos qui court. Vous voyez déjà se dessiner une obligation, avec comme conséquence logique que toute interprétation a nécessairement fonction de ponctuation, puisqu’une interprétation ne vient que dans un silence supposé : elle finirait une phrase ou la prendrait à rebours. Dans sa postface, Lacan accomplit d’une certaine manière ce qui est à la naissance de la psychanalyse : d’emblée, Freud avait posé l’inconscient comme un lieu où des traces se déposent. Toute intervention passe donc par l’hypothèse que l’inconscient est une lecture, Lacan ajoute que c’est un devoir. (…)
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* François Leguil est psychanalyste à Paris, membre de l’École de la Cause freudienne et de l’Association Mondiale de psychanalyse.