VERS LES INSTITUTIONS
Les institutions médicales, éducatives et médico-sociales reçoivent aujourd’hui des sujets, patients ou usagers, qui mettent leur personnel à l’épreuve. Les symptômes et les difficultés subjectives présentées, que ce soit par des enfants, des adolescents, des adultes ou des personnes âgées, laissent les professionnels dans un sentiment d’impuissance voire de solitude lorsque la parole, le rappel de la loi ou le médicament ne suffisent plus. Le refus, la peur et le passage à l’acte sont souvent au rendez-vous, ils deviennent vite insupportables, et la chape de plomb du silence peut s’installer durablement dans une équipe.
En effet, l’évolution du lien social, sa fragmentation, sa précarité, modifie le paysage institutionnel. Ainsi les professionnels ont-ils affaire à des individus qui décrochent (école, travail, famille), des individus qui ne font pas confiance (réticence, rejet de toute prise en charge perçue comme injonctive), d’autres enfin qui ne sont pas motivés, comme si, gagnés par l’ennui ou la capture d’un seul objet, leur désir s’était éteint.
Or l’insupportable qu’un professionnel rencontre dans son travail est en rapport avec l’impossible dont le patient ou l’usager est prisonnier. C’est donc en s’attachant aux détails de son lien aux objets, au corps et à l’Autre, que s’ouvre la possibilité d’y trouver un traitement de l’angoisse. C’est là où les enseignements de la psychanalyse et son approche clinique pragmatique trouvent leur pertinence.
Deux temps :
• Conférence théorico-clinique de 14h à 15h30, faite par un enseignant de la SCN exerçant ou ayant exercé des responsabilités thérapeutiques en institution.
• Pragmatique du cas en institution de 15h30 à 17h, où un cas est présenté par un praticien exerçant en institution.
VERS LES INSTITUTIONS 2026 :
Dépression, deuil, mélancolie : comment faire avec les idées suicidaires ?
Les idées suicidaires prennent aujourd’hui des formes variées. Allant de leur présence dans la psychopathologie de la vie ordinaire, jusqu’à être le signe d’une pathologie psychiatrique marquée.
Cela va de la tristesse contemporaine à l’impuissance douloureuse face à l’exigence surmoïque de la performance ; de la réaction subjective à la maladie ou au vieillissement, à la demande d’euthanasie ; de la grossesse impossible, à la dépression du post-partum ; du deuil d’un être aimé, à l’insupportable de l’isolement. Elles se manifestent fugacement ou deviennent permanentes, jusqu’à s’imposer comme la seule issue possible. Jusqu’à la préméditation du passage à l’acte mélancolique, qui n’attend qu’un déclic, souvent imprévisible aux yeux des proches, pour se réaliser.
En effet, la pulsion de mort freudienne, que Lacan ramène au concept de jouissance, répond pour l’être humain, à une perte inaugurale, l’objet perdu, qui tient à son entrée dans les rails du signifiant. Cette perte s’accompagne d’une dialectique du retour qui ne va pas sans angoisse. En effet, l’objet retrouvé est toujours inadéquat à ce qui est perdu. Dès lors, une béance gît au cœur de son être, ce dont témoignent sa douleur d’exister et la répétition, l’insistance d’un symptôme, son itération.
La pensée du suicide est toujours à prendre au sérieux. Le parti pris du psychanalyste est de considérer que le sujet peut en assumer quelque chose. Car ce que le sujet cherche, en envisageant cet acte ou en le mettant en œuvre, c’est d’éviter de mettre à jour un savoir inconscient qui concerne au plus près son être au monde et sa possibilité de désirer. Savoir, qu’à ce moment-là, il se trouve dans l’empêchement de subjectiver, mais dont la recherche peut relancer le sentiment de la vie.
Le recours à l’institution intervient lorsque le risque d’un franchissement dans le passage à l’acte est redouté. L’évaluation de ce risque grave, dans tous les cas, rend nécessaire, au-delà d’une lecture phénoménologique, une approche structurale.
Comment le sujet peut-il s’approprier ses pensées, ou bien son acte, si ce dernier a surgi, et, bien sûr, s’il a raté ? On saisit donc que l’accueil de la pensée suicidaire ne va pas sans rendre au patient sa responsabilité en tant que sujet de l’inconscient. Ce qui veut dire que par la parole, dans une rencontre transférentielle, en cabinet ou en institution, il pourra en savoir quelque chose.
Bernard Porcheret
VERS LES INSTITUTIONS :
RENSEIGNEMENTS PRATIQUES
« Vers les institutions » a lieu trois vendredis par an, de 14h à 17h. Accueil à 13h45.
Les dates : Les vendredis 16 janvier, 20 mars, 29 mai 2026.
Le lieu : ADELIS, Espace Port-Beaulieu, salle Ouessant, 9, bd Vincent Gâche, Nantes
Inscription pour les 3 demi-journées (voir le bulletin d’inscription en encart) :
- À titre individuel : 90 €
- Formation permanente des établissements : 200 €
Renseignements : Bernard Porcheret, bporcheret@wanadoo.fr / +33 6 61 34 83 09