Une « pétition internationale pour l’abord clinique de l’autisme » : pourquoi ?
Par Pascal Boissel
Article posté sur Mediapart, le 21 février 2012.1. L’autisme.[1]
L’autisme est un trouble de la petite enfance, persistant à l’âge adulte, qui se manifeste par l’incapacité à avoir des interactions sociales normales, l’altération de la communication, le caractère limité et répétitif des comportements , selon la définition que l’Inserm donne. L’évolution des diagnostics de l’autisme a fait que ce qui était un trouble très rare est maintenant décrit comme affectant un enfant sur 150.
Les équipes de psychiatrie infanto-juvénile du service public, des institutions du secteur associatif accueillent de longue date des enfants diagnostiqués autistes. Une prise en charge curative et éducative y est proposée ; certains soignants ont une formation psychanalytique, d’autres pas. Des enfants sont scolarisés, la scolarisation est source de trop d’angoisse pour d’autres.
2. Un conflit ancien.
Depuis des années, une guerre de basse intensité oppose des associations de parents d’enfants autistes à « la » psychanalyse accusée de mettre en accusation les mères de ces enfants. Ils créent des centres où des techniques éducatives spécialisées (ABA, TEACCH, …) sont à l’œuvre. Ils affirment que ces techniques ont des résultats très généralement très favorables sur ces enfants. Ils considèrent que la psychiatrie n’a pas à accueillir ces enfants puisque l’autisme est une « réalité neurobiologique », non pas une maladie mentale.
3.Une guerre totale contre la psychanalyse.
Depuis quelques mois, la bataille menée contre la psychanalyse (et la psychiatrie française censée orientée par la psychanalyse) est devenue une sorte de guerre totale. La psychanalyse est présentée comme un archaïsme français résiduel ignorant les données de la science, provoquant un retard en France de la prise en charge des autistes sur les autres pays. Certes, on ne peut se satisfaire des moyens humains et matériels mis à disposition pour la prise en charge des enfants autistes, en France, mais il ne s’agit pas de cela, principalement, actuellement. (…) lire la suite.